Mues & émues
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Designer

tourdecou – créations délurées par Guyane Perron

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La mue délurée

Il existe des êtres dont les mains savent lire l'âme cachée des objets. Guyane Perron est de ceux-là.

À dix ans, dans la pénombre veloutée des après-midis chez sa grand-mère, elle apprenait déjà que toute chose possède une vie secrète. Les bijoux dormant dans les écrins n'étaient pas pour elle des ornements figés, mais des constellations à réinventer. Ses petits doigts démontaient, assemblaient, rêvaient d'autres possibles. La petite fille savait déjà ce que la femme allait confirmer : rien n'est jamais achevé, tout est toujours en devenir.

Le temps a coulé comme un ruisseau capricieux. Ses pas l'ont menée vers les territoires des mots et de la communication. Elle a exploré la puissance du langage à travers la littérature, puis celle de l'image à travers les relations publiques. Sa vie s'est enrichie de deux enfants. Mais sous ces couches d'expériences, la joaillière en sommeil attendait, patiente, l'instant de sa propre mue.

C'est la voix d'une amie en quête d'un cadeau unique qui a réveillé l'endormie. Comme si une porte longtemps fermée s'ouvrait soudain sur une pièce familière, Guyane a retrouvé ce dialogue tactile avec la matière qui lui avait tant manqué.

Les marchés new-yorkais sont devenus ses terrains de chasse et de cueillette. Chaque pierre semi-précieuse, chaque ruban, chaque bouton ancien murmurait son potentiel à celle qui savait écouter. En 2008, l'École de joaillerie de Montréal lui a offert un nouveau langage, plus technique, plus précis. L'argent sterling et l'or 14 carats se sont ajoutés à sa palette d'expression, comme de nouveaux dialectes d'une langue fondamentale – celle de la beauté portée à même la peau.

Aujourd'hui, sous le nom évocateur de tourdecou, Guyane crée par intuition pure. Elle ne dessine jamais. Pour elle, esquisser serait trahir le dialogue silencieux qui s'établit entre ses mains et la matière. À sa table de travail, baignée de lumière naturelle et enveloppée de musique, elle devient canal. Les pierres et les métaux lui confient leurs désirs secrets, et ses doigts obéissent à cette conversation intime.

Dans sa démarche, chaque morphologie féminine occupe une place centrale. Chaque courbe, chaque ligne du corps devient muse et inspiration. Guyane conçoit ses pièces en imaginant comment elles épouseront différentes silhouettes, comment elles sublimeront chaque femme dans sa singularité. Le bijou n'est jamais pensé comme un objet isolé, mais comme une extension vivante qui s'anime différemment selon celle qui le porte. Cette célébration de la diversité des corps féminins insuffle à ses créations une universalité rare, une capacité à révéler la beauté unique de chacune.

C'est ainsi que l'art de Guyane évolue – par résonances, par échos, par rencontres entre l'intime et l'universel.

Chaque bijou né de ses mains est une confidence matérialisée, une émotion devenue tangible que l'on porte contre sa peau. Sobres ou éclatants, discrets ou affirmés, ils sont tous fragments d'une même quête – celle de la beauté qui transforme, du parement qui révèle plutôt qu'il ne masque.

Dans l'univers de tourdecou, porter un bijou n'est jamais anodin. C'est accepter de participer à cette alchimie subtile où ce que l'on arbore modifie imperceptiblement ce que l'on est. C'est consentir à sa propre métamorphose.

tourdecou. Quand le bijou devient seconde peau.

Guyane Perron, designer
tourdecou – créations délurées

tourdecou.boutique

 

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